Les Gayol : histoire d’une généalogie familiale varoise au fil de l’histoire de la Provence
LA VERTU N'EST RIEN SANS LA FIDÉLITÉ
Devise des Chevaliers GAYOLA
Espagne XIIIe siècle
Les Gayol,
de l'Aragon à Grasse (Alpes-Maritimes)
et Roquebune / Argens (Var)
Les Gayol : histoire d’une généalogie familiale varoise au fil de l’histoire de la Provence
Préambule
Après avoir avancé dans la généalogie de ma branche paternelle, j'ai adressé, dans la recherche d'éventuels homonymes, une demande épistolaire à deux familles Gayol trouvées dans les annuaires téléphoniques des Alpes-Maritimes et Paris, (à cette époque le minitel n’était pas encore en service). Les niçois sont des collatéraux. Le parisien répond "Je ne puis malheureusement pas fournir de réponses à vos questions, […] nous sommes issus d'une famille qui vit depuis des générations en Espagne." Par la suite j'ai eu connaissance d'un acte passé à Grasse le 24 juillet 1227 (cession du Consulat à Raimond Bérenger V par les consuls de la ville de Grasse) signés par 5 consuls dont Raimond de la Roque Gayol.
Partant de ces deux affirmations je me suis intéressé à l’historique de ma famille. Mes premières recherches en matière de patronymie et de toponymie m’ont obligatoirement orienté vers l' Espagne où j’ai trouvé un nombre, non négligeable, de Gayol (Madrid, Barcelone, Murcia, Séville, Valence...) et les patronymes apparentés : à Madrid 120 Gayo et près de 300 Gay, à Zaragoza 25 Gai et 10 Gaya, à Barcelone des Gayola, Gayon, Gayoso et, ailleurs, des Gayan, Gaye... Le nom y apparaît aussi dans nombreux toponymes, les noms de commune Gayoso (9), Gayola (5), Gayos (3) ainsi que Gayoba, Gayoles, Gayosa, Gayoza..
Qu'en est-il en France ?
Dans le livre "Tous les noms de famille de France et leur localisation en 1900"([i]), il est fait état des naissances de 1891 à 1990. Durant ce siècle, il y a eu en France 62 naissances d'enfants avec le patronyme Gayol dans l'annuaire téléphonique 2012. ( Un nombre, parmi les plus faibles, relevés dans ce livre). Il y a en France 30 entrées pour le nom de famille Gayol et approximativement 89 personnes portant ce nom de famille. Le nom Gayol est ainsi le 88.190ème nom le plus porté en France. Ces personnes sont réparties sur 8 départements. La plus forte représentation de ce nom se trouve dans le département du Var (11 répertoriés): viennent ensuite les Alpes-Maritimes (8), le Rhône (5), la Loire (2), la Haute-Loire (1), Maine-et-Loire (1), Bas-Rhin (1), ainsi que Paris (1). Mon intérêt a été stimulé par la rareté de mon patronyme. Les Gayol seraient-ils d'origine espagnole ? L’histoire de la ville de Grasse au Moyen Âge le suggère. Toutefois, pour bien situer et comprendre comment un Gayol est signataire de l'acte de 1227, il importe de se remémorer, brièvement, l'Histoire de la Provence au Moyen Âge.
(I) Des Sarrasins aux Comtes de Provence
Après avoir chassé les sarrasins, la Provence se détache peu à peu de la dynastie Carolingienne et s'érige en royaume définitivement constitué et reconnu.. En 1112, Douce, de Gévaudan, comtesse de Provence, fille héritière de la branche de Guillaume 1er, dit « le Libérateur », épouse Raimond Bérenger, le puissant comte de Barcelone. Ce mariage orienta pour plus d'un siècle les destinées provençales.
Le professeur espagnol Martin Aurell i Cardonna, dans une publication au XIIe congrès d'Histoire de la couronne d'Aragon à Montpellier (septembre 1985),(2) a développé la thèse selon laquelle le mariage de Douce avec le comte Raimond Bérenger était un acte mûrement préparé entrant dans un plan d'expansion catalane axé sur trois points :
- 1er point. Patrimonial : ce mariage faisait partie d'un plan visant à l'expansion catalane en Occitanie, à une époque où les stratégies matrimoniales étaient de pures options politiques. Ce plan était favorisé par une unité profonde de culture, de langue et de civilisation entre ces territoires. Dans la cour du roi d'Aragon, fréquentée par de nombreux troubadours, le provençal se parlait avec aisance. Ces facteurs d'ordre culturel poussaient les Catalans à mener une politique de prestige dans le Midi. De plus, cette politique permettait d'accorder des offices aux cadets des lignages catalans peu fortunés, à l'image des de Villeneuve de Salernes, de Bargemon, de Flayosc, etc. originaires de Villanova (Aragon).
- 2ème point. Economique : ces conquêtes permettaient à la Catalogne d'avoir la maîtrise des ports de la Méditerranée entre l' Ebre et la Roya par où elle pourrait exporter le produit de son artisanat et de mettre, au passage, main basse sur la production de sel. (la couronne d'Aragon devenant une puissance exportatrice de sel vers la fin du XIIe siècle). En 1150, Ramon de Molnells, un délégué de Raimond Bérenger IV en Provence, écrit une lettre au prince d'Aragon dans laquelle il expose l'importance des salins de l'étang de Berre : "Si le Comte parvient à battre ses ennemis, puissants dans cette région, il pourra faire de la ville de Tarascon où il réside habituellement au cours de ses voyages en Provence, la plaque tournante du commerce de ce produit dans le midi". Publication Académie de Montpellier Tome XV ; réf 946 022 "La couronne d'Aragon et les pays de langue d'Oc" 1987, p. 32.
- 3ème point. Stratégique : créer un glacis protecteur pour les Catalans face à la menace Capétienne grandissante.
(II) Des Gayol à Grasse, à l'époque des comtes catalans
GÉNÉALOGIE DES DESCENDANCES DE RAIMOND BÉRENGER I
Raimond Bérenger, mari de Douce de Gévaudan, comtesse de Provence
3 fils
Le tombeau de la reine Garsende, retrouvé intact à la Celle, fut revendu à un américain au XIXème siècle. Jacques Seillé « Histoire de Cabasse »
La domination des comtes de Barcelone en Provence s’est faite au prix de guerres continuelles avec nombre de familles de la vieille aristocratie du sang. D’autres les soutiendront, comme les Blacas d’Aups. Pour asseoir leur domination, les Catalans noueront deux alliances décisives, avec l’Église séculière et régulière, et avec certaines communautés d’habitants comme Grasse et Draguignan. Mais les princes entraînèrent aussi à leur suite « une émigration d’élite », particulièrement importante sous le règne d’Alphonse Ier, dans la deuxième moitié du XIIe siècle. Leurs enfants, intégrés par le jeu des mariages à la chevalerie locale, continuèrent de travailler au développement de l’administration comtale. Geral de Vilanova, hobereau de l’arrière-pays de Barcelone, arrivé en Provence dans le cortège d’Alphonse Ier, se vit accorder en fief Les Arcs, Trans, La Motte et Les Esclans. De même, Guilhem de Cotignac, fidèle d’Alphonse II, appartenait à la famille de Garcia de Resa, etc. Le fils de Géral, Romée de Villeneuve, devint le bras droit de Raimond Bérenger V. » ([i])
À l’Est du comté, dans la ville de Grasse, on trouve au XIIe siècle « un groupe de citoyens fidèles à la politique princière [...] préférant la domination unique des comtes de Barcelone, férus d’ordre, à l’emprise des seigneurs, amis de la guerre et du brigandage aristocratique. » Grasse, concurrente de Nice, avait fait preuve de plus de docilité à l’égard du comte. L’évêché d’Antibes, qui y est transféré en 1128, montre l’importance de la cité.
Or, un premier Gayol est mentionné à Grasse comme consul en 1179 (« Raimondus Gayolus ») ([ii]). Était-il un de ces « citoyens fidèles », et tout particulièrement pour avoir suivi l’émigration barcelonaise ? Cela est vraisemblable si l’on se réfère au blason de cette famille et aux écrits consultés à l’Arxiu de la Corona d’Arago à Barcelone (bibliothèque).
Mais en 1220, les cités du comté étaient devenues ingouvernables. En 1227, l’host de Raimond Bérenger V vient prendre Grasse, et prendra Nice 2 ans plus tard. Cette même année un « Gayolus » était consul de la ville, comme le montre l’acte suivant :
« Le 24 juillet 1227, cession du consulat à Raimond Bérenger V par les consuls Mauvoisin (Malvicinus), Squirp (Guillelmus Squirpus), Audric (Raymondus Andracus), Gasc (Petrus Conversus), Raymond de La Roque Gayol (Raymondus de La roca Gayolus) selon la volonté de l’universitas, etc. » Le comte consent à laisser en l’état les murs de la ville, confirme les privilèges des habitants, fixe les droits d’albergue à 12 deniers par feu, de cavalcade à 100 fantassins ou 10 chevaliers avec chevaux armés, etc. » ([iii]) L’albergue : droit de gîte pour le comte et sa suite, remplacé par un versement en numéraire. La cavalcade : aide militaire en nature, transformée en contribution fiscale basée sur le nombre de feux (fouage). Il y a d’autres droits comtaux : le pacage, la gabelle...)
Cet acte suggère que, depuis une ou deux générations au moins, les Gayol devaient faire partie de cette classe que l’historien Joseph-Antoine Durbec ([iv]) appelle « supérieure », sans qu’elle soit nécessairement grassoise de souche. Paul-Louis Malaussena ([v]) précise : « Ce sont les gens de robe, les marchands, les notaires et les juristes qui forment à Grasse l'échelon le plus élevé. »
Quoiqu’il en soit, une fois le consulat de Grasse aboli, le comte est désormais maître de la cité. Les consuls sont remplacés par des officiers de cour que le comte nomme comme partout à la tête des villes. L’exercice du pouvoir comtal repose désormais sur l’autorité exercée par ses représentants locaux (viguier, clavaire, juge), relais essentiels des pouvoirs fiscaux et judiciaires du comte. « Les successeurs [du comte] purent exercer les anciens pouvoirs consulaires et les Grassois conserver un certain nombre de privilèges. Grasse devint ainsi l’une des pièces maîtresses de l’implantation comtale en Provence orientale. » ([vi]) Romée de Villeneuve, baile d’Outre-Siagne, fut le premier artisan de l’administration comtale. Il gouvernera désormais Nice au nom de Raimond Bérenger V. Il paraît avoir joué un rôle important à Draguignan et à Grasse où Raimond Bérenger lui avait donné en 1230 la Tour et la Porte Ayguière. Il y séjourne très souvent. Devenu Connétable et Grand Bayle de Provence, il tient les baillies de Fréjus, Nice et Grasse sous sa coupe (Grasse était le chef-lieu d'une baillie comprise dans la grande baillie de Fréjus).
Le nom de Raimond « de la Roque Gayol » a-t-il un rapport avec le "Roca" de Roquebrune ?
A Roquebrune, le toponyme « Rocha Bruna » apparaît au milieu du XIe siècle ([viii]).Certes, on sait que « vers le milieu du XIIIe siècle, Guillaume de Châteaurenard, seigneur de Roquebrune couvert de dettes est obligé de vendre tous ses biens, et que Roquebrune est alors partagé entre de nombreux seigneurs d’origines différentes. » ([ix]) Mais aucun acte ne précise le nom de ces acquéreurs. Le nom de Raimond "de la Roque Gayol", signifie-t-il qu'un notable grassois aurait acheté terre et titre à Roquebrune sur Argens ? Selon toute probabilité, un notable, certainement domicilié à la place de la Roque (Grasse) se serait ajouté cette particule pour se différencier des autres membres de cette famille de bourgeois, mais est-il l'acquéreur ? Une certitude, un Gayol s'est établi à Roquebrune
pendant cette période.
Par la suite, sur les divers actes enregistrés dès 1242 par d'autres Gayol, le nom redevient définitivement tel que nous le connaissons.
L'historien Joseph-Antoine Durbec précise que vers 1342, le nom de la terre et le particule "de" auront tendance à disparaître des patronymes.
Grasse. Place la Roque. Magnifique maison de 6 étages englobée dans l’enceinte du Moyen Âge.
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Plan transmis par Mme Céline Barbusse, directrice des archives municipales de Grasse. La partie foncée représente le Grasse du Moyen Âge avec, en jaune, l’emplacement de la place de la Roque.
"Place de la Roque. Le grand tuf, dont ce quartier tire son nom, a son histoire écrite sur timbre par plusieurs générations d’huissiers. Son côté Est formait le rempart de la ville, son extrémité Nord s’avançait sur l’ancien chemin du Bar, qui avait dû s’infléchir sur ce point pour le contourner. Ce rocher devait avoir une surface considérable. Au dessus du roc se trouvait une maison et sa terrasse. Le 7 mai 1754 « le gros rocher se serait détaché en partie et cette partie serait tombée dans la rue tout proche des maisons. Une longue procédure s’engagea alors entre le propriétaire de la maison et les riverains. Ce rocher fut définitivement enlevé en 1885. Le tuf de la roque avait fait noircir du papier timbré pendant 104 ans[i]" Un pont remplaça le rocher. En 1944, ce pont et le quartier de la Roque furent bombardés et détruits, le quartier fut entièrement reconstruit.[ii].
(III) La Provence et, La "Maison d'Anjou", le "Royaume de Naples"
GÉNÉALOGIE DE LA DESCENDANCE DE BÉATRIX,
COMTESSE DE PROVENCE, ÉPOUSE DE CHARLES I D’ANJOU
Mais la situation politique va changer à Grasse et en Provence. Le mariage célébré le 31 juillet 1246, entre Béatrix, quatrième fille de Raimond Bérenger, et le comte Charles d’Anjou (frère de Louis IX, saint Louis) va unir pour plus d’un siècle le Comté de Provence à la dynastie angevine et au Royaume de Naples.
Dans la deuxième moitié du XIIIe siècle nous trouvons, dans le registre des Archives communales de Grasse, d’autres Gayol, notables :
- 2 notaires, Barthélemy Gayolus (1242) et Bernard Gayolus (1300),
- 1 juge, B. Gayolus (1290).
Le 6 février 1288, une assemblée de citoyens de Grasse décide d'établir un consul à Gênes pour lever sur les marchands grassois trafiquant dans cette ville, des taxes destinées à obtenir le maintien de leurs privilèges. Parmi les signataires figure Petrus Gayolus ([i]).
Au XIVe siècle, les Gayol sont toujours présents à Grasse :
- 1 syndic, Gayol de Gayolis (1312),
- 1 commerçant Guillelmus Gayolus (1311 et 1345),
- 1 commerçant, Jacobo Gayolus, (1381).
Dans le livre de compte des Templiers de la commanderie de Ruou 1309-1310, on trouve : « Pour Jean Gayol de Roquebrune (Gayolo de Rochabruna) le jardin situé dans le territoire au ruisseau de sable (mis ?) vendu à Hugone Gayolesse, 20 sols 18 décimes 1 obole pour le trézun ( : droit de mutation)» ([ii]). À Roquebrune, les Templiers possédaient une part de la seigneurie avec tous ses droits sur les hommes, les terres, et les droits locaux ([iii]). Le nom de Ruete cité pour la Maison roquebrunoise est significatif de sa dépendance de Ruou. Si la localisation de Jean Gayol est clairement établie, son lien avec Raymond « de La roca Gayolus » de Grasse, séparé par deux ou trois générations, reste cependant inconnu. (trézun ou traizun, taxe payée au seigneur à chaque vente d’une terre ou d’un droit.. Les 18 deniers et l obole font bien le 1/13e du prix de vente. Transcription et note d’Élisabeth Sauze. « Le nom de Roquebrune » Bulletin de la S.E 1999-2000 pp 15-42.
La dîme, autre trezain, taxe payée au clergé ou au seigneur est égale au dixième des récoltes ou du bétail. Mais elle pouvait varier du huitain au quinzain, c’est à dire du simple au double. Jacques Seillé « Histoire de Cabasse » Société d’Études.
Toujours à Grasse, le 28 avril 1312, un Gayol de Gayolis parle au nom de la communauté : pour éviter les abus, « il est défendu aux « regardateurs » (regardeurs : contrôleurs communaux des poids et mesures) de manger, boire et avoir aucun commerce avec les panetiers, taverniers et autres revendeurs. » [iv]
En 1319, le 27 novembre, Bernard Gayol de Grasse vend à Raimond de Grasse-Cabris le droit qu'il avait « en la leide du mazel et pescarie de Grasse ». Ce Gayol était certainement le notaire attesté en 1310. Reste à savoir comment lui-même avait acquis ce droit ? » Il avait dû l'acheter directement, ou l'obtenir lors d'une vente aux enchères ([v]). (La leyde ou leide était une taxe sur les marchés, les transactions de marchandises. Le mazel était la boucherie, et pescaries, les poissonneries. Les langues vendues en boucherie, et dont il est fait mention dans le commentaire de cette transaction, étaient alors très prisées.)
Toutefois, la présence des Gayol à Roquebrune, attestée dès 1309/1310, se confirme en 1333 ([vi]). Le 4 janvier de cette année-là, un Jean Gayol apparait comme un des trois vice-bailes du châtelain Guillaume d'Arène au château du Revest (-lès-Roquebune : village aujourd’hui déserté) où il participe au dénombrement des droits royaux.
L’historien Thierry Pécout ([vii]) décrit la viguerie de Grasse d’après l’enquête de Léopard de Fulginet en 1333, commandée par le comte Robert d’Anjou. À Grasse, il y avait alors deux centres de pouvoir dans la ville : la Tour de la Foux, convertie en prison, jouxtant le palais comtal. Un quartier animé d’une intense activité artisanale profitant de la source de la Foux et du fossé en eau au pied des remparts : moulins, tanneries et travail du cuir. L’autre centre, la cathédrale, est à l’opposé, au lieu-dit Le Puy. La population serait de 4500 feux réels, soit 9350 habitants, avec une forte mobilité : un véritable apogée démographique.
Et l’on y voit des Gayol, censitaires du comte Robert d’Anjou. Le 6 avril 1333, Raymond, Michel et Guillaume Gayol, pour la cave qu’ils possèdent en commun sous la Tour royale, jouxtant la maison de Guillaume Anthoine, doivent payer 5 sous (« Raymondus Michaelis (proquo) et Guillelmus Gayoli de Grassa pro quodam crozo ( creux, gouffre,fosse...) quod habent pro indivisio sito subtus Turrim regiam et juxta domum Guillelmi Anthonii : solidos quinque »). Or, Guillaume Anthoine, mentionné comme confront, possède un atelier de chaulage (ou « calcinerium », tannage et trempage des peaux dans de l’eau de chaux) jouxtant la blancherie (ou « blancaria », atelier de tannage et blanchiment ou teinture des peaux, cf. la rue de la Blancherie à Draguignan) de Jehan Caranta et la Tour royale de la Foux. Il doit payer 2 sous (« Guillelmus Anthonii pro quondam caucinerio sito juxta blacariam Johannis Carante et juxta Turrim regiam de Fulce : duos solidos »). On notera que 2 sous valaient 24 deniers, et qu’en 1338, une coupe de vin de 32 litres valait 18 deniers.
Il ressort de cet inventaire que les Gayol étaient propriétaires fonciers d’une « cave » (mais sans savoir à quoi elle servait) proche du château royal. Ce quartier industrieux comprenait de nombreuses tanneries, comme celle de leur voisin Anthoine. Les Gayol participaient-ils eux-mêmes à cette industrie ?
Les nouveaux princes Angevins vont favoriser le mouvement d’affranchissement des cités. La cour se déchargeait de l’administration immédiate des sujets en mettant au 1er plan les communautés d’habitants et leurs syndics ([viii]). Dans la 2e moitié du XIIIe siècle les collectivités d’habitants étaient toutes devenues des universitas.
Le 3 février 1381, est mis aux enchères une rêve ( impôt sur les marchandises exportées) de : « 800 florins d'or valant 32 sols chacun pour une année », qui est attribuée à Jacques Gayol, « plus offrant et dernier enchérisseur pour la somme de 855 florins d'or, valant chacun 32 sols, monnaie courante de Provence, payable 68 florins d'or par mois ». Ce Gayol était l’époux de la noble dame « Philippe Asseringuine », sœur de feu noble Jean Amédée, coseigneur de Tourrettes de Vence. Pour couvrir cette somme, Jacques Gayol et sa femme ont hypothéqué l'ensemble de leurs biens « présents et à venir ». En contrepartie Jacques touchera « Pour chaque fois que quelque personne portera au moulin, 12 deniers pour chaque sestier d'avoine, 18 de gros blé, 10 de speüt ».( « Speüt » épeautre. Espèce de froment dont le grain, petit et brun, adhère fortement à la baie.)
La fin du siècle, est marquée par la gouvernance de la petite fille du roi Robert : Jeanne 1ère, dite la" Reine Jeanne". Souveraine de Naples, de Sicile et de Jérusalem, duchesse des Pouilles et de Calabre, comtesse de Provence, de Forcalquier et de Piémont. Vivant au milieu d'une cour brillante et voluptueuse, aux passions vives où l'amour tenait une grande place, cette reine a connu la richesse et la pauvreté, la puissance et la trahison, la générosité et la haine. A Naples, la reine Jeanne a laissé le souvenir d'une reine légère. En Provence, elle apparaît comme une Reine de légende, pure incarnation d'un rêve, symbole vivant de beauté et de poésie.
La succession de la reine Jeanne va se révéler calamiteuse[ix]. En l’absence d’héritier malgré ses quatre mariages, deux candidats vont se déchirer : Louis Ier d’Anjou et son neveu Charles de Duras (qui fera mourir Jeanne, étouffée). Ce sera la guerre civile de la « ligue d’Aix » qui partagera toute la Provence jusqu’au plus petit village : Aix, Fréjus, Draguignan, Nice, durassiens... Marseille, Brignoles, angevins... Mais, en 1384, la maison d’Anjou triomphe. Nice préfère se donner au comte de Savoie. Les Grassois paraissent mitigés.
Or, Jacques Gayol avait pris le parti des Duras. Sa prise de position s’explique. Vence, pays de son épouse, était aux mains des Duras. Par ailleurs, Jacques était un brasseur d'affaires, sans doute bien en cour avec la famille de Savoie. Depuis le XIIe siècle, Grasse entretenait en effet un commerce maritime florissant avec Gênes et les actes commerciaux entre les deux villes ont été renouvelés jusqu'en 1417.
Jacques Gayol n’était pas dans le camp des vainqueurs. D’où sa lourde condamnation et le refus d’amnistie par la reine Marie d’Anjou. Par lettres patentes du 18 mars 1385, le Sénéchal Foulque d'Agoult proclame la déchéance de certains de ces « conjurés » : il confisque leurs biens et les attribue à la commune de Grasse ([x])..Il condamne Jacques à la déchéance et à la vente de ses biens :
« [pour] avoir esté rebelles contre ledit Seigneur Roy et le public de la dicte ville [d’Aix] pour le service de Jacques de Duras, traistre, tres meschant et tres cruel matricide de la Royne Jeanne, voulant mettre la dicte ville en sacage, lequelz rebelles à cause de leur publique et notoire rebellion nous les declarons condamnés en leurs personnes et biens et bannis et exilés de la dite ville et comtés de Provence, Forcalquier et terres adjacentes afin que les dits rebelles ne soient perpétuellement tourmentés par la crainte des peines et force de leur infamie, par la crainte aussi de la nécessité qu’ils demeurent en exemple des autres rebelles [...] quand aux hommes de l'un et l'autre sexe de la ville de Grasse qui pour prétexte de rébellion, crimes et délicts qui leur sont esté imposés, ont esté commis par iceux, absents de la dicte ville, coupables et bannis, le nom et surnom desquels nous voulons avoir icy expressement nommés à l'exemple d'un père indulgent qui ne veut point la mort du pêcheur afin qu'il périsse, mais plustost son innocence pour qu'il soit sauvé, nous leur pardonnons par nostre Royale grace et pieuse clémence excepté à Hugues Bonifay, Jacques Gayol, [suivent 8 autres]… » ([xi])
On connaît la rue où se trouvait la maison gayol saisie : l'actuelle rue Jean Ossola, ancienne rue Droite (« carreira publica in medio ») qui traversait la Porte Aiguière.
Suite à la crise de la seconde moitié du XIVe siècle, due à la guerre à laquelle s’est ajoutée la peste, Grasse était « environnée par une couronne de villages désertés (devenus territoires pastoraux) », 20/40 environ. La ville passa de 5500 habitants en 1341 à 1200 en 1471. Beaucoup de petits co-seigneurs furent ruinés. Mais une poignée de familles aristocratiques enrichit son patrimoine : les Villeneuve, Castellane, Glandevès...
Qu'est-il advenu des Gayol à Grasse ? Selon toute vraisemblance, quelques familles se sont réfugiées à Nice, d'autres ont pu rester dans la région niçoise où le nom reste encore présent jusqu’à ces dernières décennies, ou émigrer à Roquebrune où se trouvait déjà Jean Gayol, vice baile du châtelain Guillaume d'Arène en 1333. ; le premier Gayol attesté par acte, Jean Gayol serait né vers la fin des années 1300 (cf. le tableau généalogique de la branche Gayol). Le 24 février 1544, un Guilhem fils de feu Anthoine Gayol épouse Anthoronne Bessone ([xii]). Guilhem teste, le 5 janvier 1574 ([xiii]). Cet acte nous a permis de connaître ses descendants et a été le point de départ « officiel » de notre branche.
(IV) Sous l’Empire, Jean Baptiste Gayol, le « Tambour de Napoléon ».
Jean Baptiste Gayol est né et mort à Roquebrune -sur-Argens : 24 novembre 1777 - 2 janvier 1825. Fils de André Gayol, fournier, branche collatérale de ma famille. Il s’engage le 5 juin 17911 en qualité de tambour dans le 2e Bataillon des Volontaires du Var ([xiv]), sous les ordres du général Masséna. Battre le tambour et être au premier rang de la clique d'un régiment en marche, avait sans doute de quoi exciter l'imagination d'un adolescent ([xv]).
En 1794, il est incorporé dans la 32e demi-brigade d’infanterie de ligne. Il participe à la campagne de l’armée d'Italie du général Bonaparte : la 32e prend une part décisive dans la célèbre bataille d'Arcole, le 17 novembre 1796.
Le 19 mai 1798, Jean Baptiste embarque pour la campagne l'Egypte. Il se couvre de gloire au siège de Saint-Jean d'Acre, où il est blessé « de plusieurs coups de feu lui laissant une cicatrice profonde adhérente à l'avant bras droit avec fracture du radius. » Sa guérison est rapide, puisqu'il combat vaillamment à la bataille d'Aboukir. Jean Baptiste est alors nommé caporal et fait partie de la garde rapprochée de l'Empereur.2
Le 23 Pluviose an X (12 Février 1802), sa conduite et sa bravoure valent à Jean –Baptiste l'octroi d'un « Brevet d'Honneur avec deux baguettes d'argent », dont une porte gravé : « Le premier Consul au Citoyen Jean Baptiste Gayol pour sa conduite au siège d'Acre. »
[1]L'âge légal pour s'engager était 14 ans. Jean Baptiste, né le 24 novembre 1777, n'avait que 13 ans et demi. Il donna la date de naissance d'un cousin, mort-né, 6 mois plus tôt que lui.
2Pour être sous-officier il fallait savoir lire et écrire, mais on n'était pas regardant.
Le 16 octobre 1802, il passe à la demi-brigade des Vétérans en qualité de Tambour Maître, sur ordre de « son Excellence le Ministre de la Guerre ». Les vétérans, issus des régiments, constituaient à l'époque où Jean Baptiste y fut affecté, la majeure partie de la Garde de Napoléon.
Le 16 août 1804, au camp de Boulogne, a lieu la cérémonie de la 1e promotion de la Légion d'Honneur, créée le 19 mai 1802, qui comprend 7 Grands Officiers, 16 cohortes de 50 officiers et 350 légionnaires, dont Jean Baptiste.
En 1806, âgé de 28 ans, démobilisé, marié et sans enfants, (Aucune parution de son mariage n’a été retrouvée aux Archives départementales du Var, série 7 E) Jean Baptiste retourne à Roquebrune. Il possède 2 rentes : une pour ses blessures, une de la Légion d'Honneur, 170 francs par an. Le 14 janvier 1808, il est admis au collège électoral de la commune en qualité de titulaire de la Légion d'Honneur.
Mais, en 1813, Jean Baptiste reprend du service, lorsque 630.000 hommes sont appelés ou rappelés. Il est incorporé dans le 156e régiment et participe à la nouvelle campagne d'Allemagne. Il est blessé à la bataille de Wisthemburt, le 6 septembre 1813. « Il reçut 2 coups de feu dans la cuisse gauche et 2 coups de baïonnette dans l'estomac, et il fut fait prisonnier ». Ce jour-là, il a eu la chance extraordinaire de survivre. Il est délivré, sans doute échangé, le 10 septembre 1814, après un an de captivité.
Démobilisé à compter du 1er janvier 1815, Jean Baptiste totalise « 26 ans, 1 mois et 10 jours de service ». Chaque année, le maire de Roquebrune, visant l'état du seul légionnaire de sa commune, note invariablement dans la rubrique Revenus : « Aucun ». Il ajoute : « Ce militaire se trouve être dans le besoin, n'ayant d'autres revenus que ceux de sa retraite et de légionnaire. » Malgré sa reprise de service et ses nouvelles blessures, sa retraite militaire était toujours de 170 francs.
Le 20 janvier 1825, le maire de Roquebrune annonce au Préfet du Var la mort, à l'âge de 47 ans, de Jean Baptiste.
Jean Baptiste Gayol, engagé a 13 ans et demi a été, et reste, le plus jeune des tambours de l'Empire.
Cette lithographie, début XIXème siècle, semble inspirée de la blessure de Jean-Baptiste
LÉGION D'HONNEUR
HONNEUR ET PATRIE NAPOLÉON EMP. DES FRANCAIS
(V)) De la IIe République au Second Empire. Les Gayol à Vidauban
En 1699, une branche de la famille Gayol quitte Roquebrune pour s'installer à Vidauban. Ce village calme va se trouver au cœur d'une intense agitation après le coup d’État du 2 décembre 1851, jour où le prince président Louis Napoléon Bonaparte dissout l'Assemblée Nationale. Mais ce fait accompli, une grande partie de la population ne l’accepte pas. Partout en France de nombreux « Républicains » se regroupent face à la répression.
Quatre membres de ma famille prirent une part active à ces évènements : - du côté « Républicains », Antoine Gayol et ses 2 fils, Célestin et Joseph, - du côté « Gouvernementaux », Joseph Magloire Gayol. Antoine était l’oncle des frères Joseph Magloire et Pons Philémon Gayol, mon bisaïeul.
Dans le Var. une grande partie de ces républicains se dirigent sur Vidauban où convergent des insurgés, venant des villes et villages alentours. On nomme général un journaliste marseillais, Camille Duteil. Une troupe de 6.000 hommes, avec parmi eux les frères Joseph (24 ans) et Célestin Gayol, (20 ans), marchait en colonne vers la préfecture de Draguignan, hésitait devant l’assaut, bifurquait vers Aups ou Camille Duteuil comptait rejoindre les insurgés victorieux des Basses-Alpes, qui avaient occupé Digne. Partie de Toulon, l’armée les rattrapait par surprise à Aups le 10 décembre, et les écrasait. Combat inégal des fusils de guerre contre les fusils de chasse , quand ce n’était pas seulement la hache ou le bâton([i]). Les républicains sont mis en déroute. Nombre d’entre eux, comme Joseph, parviennent à s'échapper et se réfugier à Nice. Les autres, dont Célestin, faits prisonniers, furent amenés dans les prisons du département, à pied, attachés 4 par 4, chaînes au pied, cordes aux poignets et au cou. Mais au passage de Lorgues va se dérouler une scène effroyable. Un gendarme avait cru reconnaître parmi les 3 républicains enchaînés avec Célestin, celui qui lui avait crevé un œil. Le chef de corps lui donne la libre disposition des 4 hommes. Amenés derrière le cimetière, le gendarme fusille Célestin et ses 3 camarades.
Noël Blache, avocat et maire de Toulon, a décrit les différents évènements de ces terribles journées ([ii]). Il cite l'historien Hippolyte Maquan qui a vécu « Trois jours aux mains des insurgés » ([iii]), et ne parle nulle part d'un gendarme blessé et en a conclu : « La fable du gendarme à l'œil arraché est une invention pitoyable ».
À la suite de cet acte horrible, resté inexpliqué, le célèbre avocat lance un appel : « Ce que je demande c'est le nom de l'homme qui a commandé de sang froid cette quadruple exécution. Nul coup d'état, nulle révolution, nulle nécessité sociale ne peuvent légitimer l'assassinat. Qui oserait dire que l'exécution des quatre martyrs de Lorgues, n'est pas un quadruple assassinat. »
Un monument a été élevé à Aups à la gloire des victimes. avec mention fautive de l'âge de Célestin : 16 ans et demi (il en avait 20).
(VI ) 3ème République
Guerre 14/18
Justin Gayol
Fils de Jules Gustave et Anne Marie Fouquet, collatéral de ma 11ème génération,
Né le 23 décembre 1885 à Vidauban,
Mort le 28 mai 1916 dans l'attaque pour la reprise du fort de Vaux (Meuse).
Matricule 01852
Justin Lucien, à la fin de sa scolarité obtient le niveau du CEP (Certificat d'Études Primaires). Niveau tout à fait correct pour l'époque et exerce le métir de cultivateur.
De la classe 1905, il est déclaré bon pour le "servie armée" incorporé le 6 octobre 1906 au 22° Régiment d'Infanterie Coloniale (RIC) matricule 01852, stationné à Hyères (Var) il est renvoyé dans ses foyers le 25 septembre 1908 soit après 2 années. Le certificat de bonne conduite lui est accordé. Il passe dans la réserve à compter du 1er octobre 1908 et effectue une période d'exercice du 27 août au 18 septembre 1911.
Lors de la mobilisation générale du 2 août 1914, il est rappelé à l'activité le 3 août. Il rejoint le 22° RIC stationné alors à Marseille, caserne d'Aurelle. Le régiment composé de 12 compagnies pour un effectif de 2890 homme embarque le 8 à la gare d'Arenc pour rejoindre celle de Revigny dans la Meuse le 10. Il est aussitôt engagé. Fin août le régiment a perdu 1500 hommes, tués, blessés ou disparus. Un détachement du même nombre venant de Marseille vient en renfort. D'autres renforts suivront. Réserviste, il est difficile de savoir à quel moment Justin a rejoint le front, sa fiche matricule militaire ne le précise pas.
le 1er juillet 1915 il est transféré au Régiment d'Infanterie Coloniale Marocain (RICM) Ce régiment est composé de 3 bataillons le 1er, le 4° et le 8°, à 4 compagnies chacun Justin est affecté au 4° bataillon et à la 4° compagnie qui est commandée par le capitaine Ornano. A cette période de la guerre, la particularité de cette unité, qui avait été mobilisée à Rabat, se retrouve avec un recrutement de renforts arrivant de toutes les régions de France.
La vie de Justin va s'arrêter autour du fort de Vaux.
Le fort de Vaux couvrait Verdun. Les Allemands s'emparèrent du village de Vaux le 2 avril 1916. Le fort, défendu par le Commandant Raynal ne tomba que le 7 juin, après une lutte d'une extrême violence.
Dans son livre "Le drame du fort de Vaux[xxxi] le commandant Raynal raconte les derniers jours de cette bataille où le fort n'avait depuis longtemps plus d'eau. "Les hommes vomissaient dans les couloirs suite à l'ingestion d'urine, d'autres s'évanouissaient. "Dans la grande galerie, un homme lèche un petit sillon humide sur le mur."
"Au petit matin le sacrifice est consommé ! Maintenant nous quittons le fort et j'ai le cruel spectacle de la sortie. Mes grands blessés, étendus sur des civières, ouvrent le cortège : il s'est trouvé juste assez d'hommes valides pour porter des civières. Vient ensuite la triste cohorte du reste de mes hommes, presque tous porteurs de pansements sanguinolents ou éclopés se traînant avec peine. Dans la gaine centrale les Allemands, alignés sur deux rangs, forment la haie et rendent les honneurs. Ils ont les yeux agrandis de stupeur devant le petit nombre de nos combattants" Ils étaient presque 500 au début de la bataille.
Le fort de Vaux, tombé aux mains de l'ennemi, le 7° RICM est l'un des deux régiments engagés pour tenter de le reprendre De terribles combats s'engagent. Les Allemands qui sont protégés par l'infrastructure du fort font un véritable carnage sur les poilus qui tentent de sortir des tranchées et, cela sous un bombardement d'artillerie. Le combat dura 10 jours. Le RICM n'a ni avancé ni reculé, mais au prix de quel sacrifice ; 284 tués, 129 disparus, 732 blessés, au total 1145 hommes hors de combat. Le régiment sera relevé le 16. C'est au cours de ce terrible engagement, le 13 du mois de juin 1916 que Justin a été fauché dans sa vie d'homme.
Son corps n'ayant pu être récupéré il n'a pas été identifié. Cela démontre dans quel enfer avaient été engagés nos poilus La prise de ce fort n'avait rien de stratégique car il a été repris quelques semaines plus tard sans aucune perte, les Allemands l'ayant abandonné.
Comme des milliers de soldats non identifiés, Justin repose très certainement dans l'ossuaire de Douaumont à proximité.
Il est difficile de savoir à quelle date sa famille a été prévenue, sûrement plusieurs semaines après. Son acte de décès en date du 28 juin ,'a été retranscrit sur le registre d'état civil de la mairie de Vidauban que le 4 octobre.
Le RICM est à ce jour le régiment le plus décoré de France. Son apport en hommes venant de tout l’hexagone, peut être pour éviter les mutineries, a permis, semble t-il au haut commandement de l'engager aux endroits les plus périlleux. Au cours des 4 années de guerre il aura perdu 15000 hommes morts ou disparus. Il est à souhaiter que les générations futures sauront se rappeler et commémoreront comme il se doit cette page d'histoire.
MORT POUR LA FRANCE
Avec Laurent nous avons eu l'occasion de visiter le fort de Vaux. C'est une immense construction tout en béton, bien sûr, dont une grande partie est enterrée sous plusieurs niveaux. Là se trouvent, dortoirs, hôpital, poudrière, cantines, et. et bien évidemment tout l'armement de défense. Le tout protégé par d'immenses murs en béton.
Le calvaire qu'ont passé les soldats est inimaginable. Ils étaient sous les feux des canons allemands sans discontinuer, nuit et jour, et tous les obus éclatant sur cette ossature résonnaient d'une façon incroyable, assourdissante, insoutenable, à tel point que de nombreux soldats devinrent fous.
Les guides pour donner un aperçu de la résonance, font partir un vulgaire pétard dont le bruit se répercute dans les salles. Ce pétard est sans commune mesure avec les obus pleuvant sur l'héroïque fort.
Aux Invalides, à Paris, au Musée de la Guerre, deux photos aériennes sont exposées, datés du 12 mars et du 25 octobre 1916. La première tel qu'il est avant les premières attaques. La deuxième tel qu'il est avant sa reprise par les troupes françaises. Photos saisissantes qui illustrent mieux qu'un long commentaire l'agonie de cette forteresse et l'héroïsme de ses défenseurs.
MORT POUR LA FRANCE
Guerre 39/40
Gaston Gayol
Né le 5 septembre 1909 à Vidauban, fils de Léopold et de Rosine Marcel (mes grands parents)
Mort le 5 juin 1940 à Saint Christ Biest (Somme) Matricule AC-21P-192019
Demeurant au Thoronet, hameau des Bertrands
Mon oncle, le plus jeune enfant de la fratrie 7)
On ne sait pas grand chose sur sa mort si ce n'est qu'il a été porté disparu avant que sa mort soit officielle des suites de blessures de guerre reçues à Licourt (Somme). Dans la famille il a été dit qu'il aurait été blessé mortellement en patrouille dans un champ de blé.
C'est au cours de cette bataille, dite de la Somme, livrée début juin, terminée le 6 et perdue par les Français que les Allemands, commandés par le Général Rommel, s'ouvrirent la route de Paris.
Gaston est mort onze jours avant l'armistice de juin 1940.
Décoré de la Médaille Militaire
MORT POUR LA France
Gaston Gayol et sa Médaille Militaire (à titre posthume).
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(VII) L’étymologie du patronyme Gayol. Petits exercices d’onomastique...
Pour compléter cette étude, il m’a paru opportun de présenter quelques résultats des recherches sur l'étymologie de ce nom peu commun. L'origine n'est pas simple.
1 La recherche des toponymes montre à La Celle, près de Brignoles (Var), le domaine de « La Gayolle », où fut découvert un sarcophage, « la plus antique des tombes chrétiennes sculptées qui nous sont parvenues. ».
2 L’historien Paul Castela fait état de la survivance de la civilisation néolithique aux portes de Nice où l’on trouve, dans des restanques (espaces cultivables en gradins, retenus par des murets de pierre) des abris pour le bétail qui s'appellent des « Caiola ». ([i])
3 En Italie, Gaiole-in-Chianti, est une petite ville de la province de Sienne. La mairie questionnée répond par la plume d’Enzo Centri : "Selon toute vraisemblance, gaiole est une dérivation du mot « caggio » ou « caggiolo », terme Longobardo qui signifie, endroit rustique, fermé. Il est apparu pour la première fois en 1086 comme ferme donnée à l'abbaye de Coltibuons. Cette ville est devenue un important marché nommé pour la première fois en 1215. » ([ii])
4 Boulogne-sur-mer possède un château dont l'enceinte date de 1231, et des remparts qui enserrent la vieille ville: « Les remparts de la haute ville forment un rectangle. Au centre de chacun des côtés s'ouvre une porte flanquée de tours. Une des 4 portes s'appelle porte Gayole. Elle devait [son nom]aux cachots de ses tours. » ([iii]) Pour Mme Munn-Coupin ([iv]), « dans ces lointaines époques on donnait le nom de geôle, mais les Boulonnais, dans la langue du pays prononçaient Gai-ol et les Anglais qui nous occupèrent au XVIe siècle écrivent Gaol pour prison. »
5 Au Brésil, à Manaüs, le port montre un « étonnant spectacle, un foisonnement de bateaux typique, les Gaiolas, c'est à dire les cages, qui servent à la fois de camions, d'autocars et d'hôtels. »
6 Dans la commune de Hallennes-lez-Haubourdin (Nord), se trouve un quartier dénommé « La Gayole ». Pour l’historien Michel Vercaemst, une « gayole » désignait jadis une cage à oiseaux, particulièrement des serins, canaris ou pinsons. ([i])
7 Dans les Ardennes, il était courant, peut-être l’est-il encore aujourd’hui, de dire à un enfant : « si tu n’es pas sage, je te mets en gayole ».
Marianne Mulon, Conservateur au Centre d'Onomastique de la Direction des Archives de France, auteur de L’Onomastique française, précise : « Le nom de Gayol n'est pas autochtone. J. Coromines (Dictionario critico etimologico de la lengua castellana, vol II, Berne 195, p. 1043) indique que le castillan Jaula "cage" issu du latin "caveola" est emprunté au français, et que la "forma espagnola autoctona fué gabia que todavia conserva toda sa vigencia en catalan". Ainsi la forme "gaiola" n'est pas non plus catalane. Mais Coromines dit aussi qu'on trouve dans les documents Aragonais du XVe siècle une forme gayola qui serait donc, pour l'Espagne, une variante dialectale susceptible d'expliquer le nom de personne Gayol. De toute manière le latin "caveola" a donné en ancien français "jaole" et, en ancien picard, gaiole. C'est donc bien là, certainement, l'origine du nom de la Porte Gayole à Boulogne-sur-mer. » ([ii])
Pour le philologue Paul Roux, ([iii]) ce nom est d'explication difficile. Il pourrait être, d'après lui, l'équivalent du nom de famille italien « Gaiolo » : « pour l'étymologie on pourrait songer à l'ancien italien gagliolo (cosse, gousse de légume) ou à une variante de Cayol, Caiou (tacheté de blanc et de noir, grivelé). Cayol, Caillol, Caihol, noms de familles méridionaux. » Pour Bernard Tanguy, historien : « Je ne pense pas qu'il faille le rapprocher de gaillole, aujourd'hui geôle, du latin caveola. En revanche, je pense qu'il correspond au gascon Gayou (masculin), Gayole (féminin), qui a le sens de "pommelé, tacheté". Le masculin Gayou est une forme vocalisée de Gayol. Ce terme est attesté comme nom de personne en Gascogne. En Bretagne, l’anthroponyme très répandu Le Bris signifie également "le tacheté" [iv]»
Nous avons vu la présence de Gayol dans les départements de la Loire et de la Haute Loire. Dès 1336 cette présence est signalée. Le frère mariste Antoine Vallet[v] a étudié les différentes origines étymologiques des noms de famille du Forez et confins il classe, sans explications, Gayol dans la rubrique « sobriquet » ?
Alors Tacheté, Pommelé, Grivelé ?
Cage, Geôle, Prison ?
Nous l'avons vu :
- Italien : Gaiolo, nom de famille italienne. Gagliolo Cosse, Gousse de légumes ; or une cosse, une gousse ne protègent, ou ne retiennent-elles pas prisonnier le légume.. Gaiole in Chianti cette ville dont le nom signifie endroit rustique, fermé, or le Y n'existe pas dans l'alphabet italien.
- Anglais : Gaol, prison,
- Espagnol : Gayolas, cage, cellule,
- Portugais : Gaiolas, cage,
- Français : Geôle, prison.
Coïncidence ? La Celle et la Gayolle sur la même commune ? Quand on sait que la Celle vient de cellule, ne peut-on pas voir une suite logique, un ensemble, plutôt qu'une coïncidence ? La celle ne serait-elle pas une cellule, la cellule d'une geôle ? de la Gayolle ? et là nous rejoindrions le fil conducteur géographique des sept sites décrits plus haut.
Pour le dictionnaire latin, Cavea, Caveola donne : 1 Cavité, 2 Enceinte où sont enfermés les animaux, 3 partie du théâtre ou de l’amphithéâtre réservée aux spectateurs.
(VIII ) En aparté : Le langage des « Rose-Croix »
En parallèle à cette étude il m’a paru intéressant d’ajouter un chapitre en rapport avec l’ésotérisme [vi]: « la Roue de Pythagore ».
L'on aborde, avec cette "Roue", les premiers contacts de l'ésotérisme. Cette "Roue" qui porte le nom de Pythagore n'est pas du célèbre mathématicien et philosophe Grec. Il s'agit d'un code chiffré permettant de retrouver le thème principal d'un message apparemment énigmatique, grâce à un faisceau de coïncidences inexplicablement ordonnées. "Il faut voir dans la roue de Pythagore un code semblable à celui de la Kabbale1, mais adapté cette fois à l'alphabet de vingt-six lettres" (le berceau de la Kabbale, qui exerça une influence profonde sur le Moyen-âge, semble se situer autour d'Isaac l'Aveugle, né à Posquières, (ancienne appellation de Bauver, Gard) mort en 1199 : A Narbonne il rédigea le Sefer Yesira, interprétation magique de la bible.2
Pythagore a dit : "tout est arrangé d'après le nombre dans l'univers. Il y a une alchimie des mots et des nombres comme il y a une alchimie de la matière." Le système de cryptage des "Rose-Croix" en est l'étonnante démonstration.
[1] Le docteur Alain-Abraham ABEHSERA a écrit dans « Babel, La Langue Promise » Éditions Dora, page 145 : « je considèrerai donc que le chiffre est ancien, ou mieux, qu’il fut un temps ou chiffres et mots ne faisaient qu’un [...] j’ai retrouvé cette ancienne confusion entre chiffres et mots à deux niveaux. D'abord dans tout le groupe des langues sémitiques, mais aussi dans des langues influencées par ce tronc pour leur notation des nombres, tel le grec. En effet dans ces langues, une valeur numérique est attribuée à chaque lettre de l’alphabet. Par exemple en hébreu, en arabe et, sous leur influence, en grec, la première lettre, respectivement, le aleph, aliph et alpha, vaut 1.
La seconde, beit, bit, beta, vaut deux. La dixième lettre, le youd ou iota, vaut 10. En hébreu j’écrirai alors le chiffre 12 à l’aide du youd suivi du beit (10+2). Cette notation des nombres à l’aide des lettres a connu un regain de faveur avec la Kabbale, qui a proposé de lire la Bible non comme une série de mots mais comme une série de chiffres. Un exemple : la Bible a pour premier mot brsht, traduit par au commencement. Lorsqu’on additionne la valeur numérique de chacune des consonnes de ce mot en hébreu, on obtient la valeur 913. Le mot suivant, créa, vaut 203, le suivant Dieu, est égal à 86, etc. La Bible peut être lue alors comme une longue suite de chiffres - 913, 203, 86 etc. Et sur ce principe, de nombreux commentaires ont été écrits.
Plus récemment en Occident, s’est répandue une approche appelée la numérologie, qui recourt à ce même principe. Les lettres qui composent le nom de famille et le prénom ont une valeur numérique et s’additionnent, permettant d’écrire le caractère de la personne, son avenir, son partenaire idéal et autres caractéristiques habituelles à ces systèmes de pensée divinatoires.
Ce qui importe ici est l’union ancienne entre chiffres et mots, dont la valeur numérique des lettres en hébreu et en arabe est un vestige historique. La séparation entre chiffres et mots est un évènement tardif dans l’histoire humaine. »
2 Jacques et Jacquette Juillet. "Les Troubadours et la Société Provençale". Annales de la Société Scientifique et Littéraire de Cannes et de l'Arrondissement de Grasse, 1994 - p. 12.
L'opération consiste à prendre, par exemple, un mot ou un nom et à procéder à une addition ésotérique c'est à dire additionner une à une les lettres qui composent le mot en donnant à chaque lettre la valeur définie (supposons un total de 75) l'on procède ensuite à une réduction ésotérique de ce nombre (75 donne 12).
Valeurs des lettres de la roue de Pythagore.
A = 1 B = 2 C = 4 D = 5 E = 3 F = 8 G = 10 H = 28 I = 15
J = 15 K = 16 L = 21 M = 19 N = 26 O = 8 P = 77 Q = 27 R = 11
S = 20 T = 6 U = 9 V = 9 W = 9 X = 13 Y = 50 Z = 70
J'ai analysé, avec cette « roue », l'ensemble des termes, noms et lieux argumentés dans cette étude, le résultat est assez étonnant :
Gayol = 90=9. Géole = 45 = 9. Cage =18 =9. Grille = 81=9. Oiseleur =90=9 11791=18=9.
Georges Gayol =65+90=155=11 Gardien de prison =71=8=157=236=11 Georges =65=11. Grasse = 65=11. La Celle = 22+52=74=11. Cavité=38=11. Oiseau = 56=11. Caveola =47=11.
Caveau = 27=9. Galice 2= 54=9 Grivelé =72=9.
Gayole =93=12. Cul de basse fosse =34+8+46+59=147=12. Oubliettes =93=12
La Gayolle =22+114=136=10. Cellule =82=10.
Sobriquet =101=2. Cul de fosse = 34+8+59=101=2 Grilles =101=2
Prison =157=13. Gaiolas =76=13
Cachot =51=6. Barreaux =51=6. Pommelé =150=6. Tacheté =51=6.
Tout au long de cette étude, fascinante, du nom Gayol deux mots clefs ressortent : prison et cage. D'autre part avec la roue de Pythagore nous avons :
Avec la valeur 9 : gayol, geôle, cage, oiseleur
Avec la valeur 11 : georges gayol, gardien de prison, oiseau
Que pouvaient être les premiers GAYOL, des gardiens de prison ? des confectionneurs de cages ? des oiseleurs ?
Le résultat de ce « test » n’est certainement pas dû au hasard et l’expression « coïncidences inexplicablement ordonnées » pose plus de questions que je n’ai de réponse.
[1] 1179 – Première année où le nom Gayol est cité, à ma connaissance, en France (Consul à Grasse).
2 La Galice, pays celtibère, semble être le berceau des Gayol. Région d'Espagne très accidentée, (la côte est appelée "La côte de la mort") restée en dehors de toute pénétrante et pénétration étrangère jusqu'à l'après Franquisme. Caractéristique principale des celtibères : Blonds aux yeux bleus.
In fine
Il a suffi d’un peu de persévérance (30 années) pour retrouver des porteurs assez rares du nom Gayol. Les plus anciens ont posé des questions incomplètement résolues en raison des trous du tissu historique – l’éternel problème des continuités -, les plus récents mieux documentés, toutefois chacun avec une Histoire personnelle imprévue est devenu témoin d’un moment de l’Histoire de France.
Cependant une recherche n’est jamais terminée. Elle reste ouverte à la découverte d’autres éléments qui viendraient s’ajouter à cette étude. Je reste à l’écoute de toute information et toute piste permettant de poursuivre, compléter, enrichir ce document familial.
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Remerciements
- à Mme M. A. Auger, archiviste de la Bibliothèque municipale de Grasse, pour ses recherches sur la maison de Jacques Gayol. (octobre 1987).
- à Madame Céline Barbusse, archiviste de la Bibliothèque municipale de Grasse pour son précieux plan de Grasse au XIXème siècle et ses commentaires sur la place de la Roque.(juillet 2012).
Légendes des illustrations
- Blason Gayol -« Nulla sine fidelitate virtus » : la vertu n’est rien sans la fidélité. Devise des chevaliers Gayola (Espagne, XIIIe siècle) trouvé à l'Arxiu de la Corona d'Arago à Barcelone. (Bibliothèque de Barcelone),
- Portraits de Charles d’Anjou et Béatrix, portrait de la reine Jeanne : - "Histoire des comtes de Provence" Antoine de Ruffi. Les éditions de la Grande Fontaine. Réédition de l'ouvrage de 1655. Presses de la SEPEC, 1999,
- Brevet d’Honneur« Rapport fait au premier Consul [...] 23 Pluviose an X [...] brevet d’honneur [...] Gayol Tambour-maître » coll. Perso,
- Tambour sur cheval de l’armée impériale, blessé au bras comme Jean Baptiste Gayol, et accompagné d’une cantinière. Lithographie, début XIXe siècle. Toile de G. Engelmann, chez Gihaut, Bd des Italiens N° 5. coll. Perso,
- Porte Gayole. Estampe gravée de Léopold Robin, maître graveur (1877-1939). Collec. Perso.
- L'arbre généalogique des descendances de Raimond Bérenger a été relevé sur "Internet",
- L'arbre généalogique de la descendance de Béatrix est extrait de l'ouvrage de marguerite Vivoli, - les Éditions du Panthéon, 27 cité industrielle, 75011 Paris, Avril 2000,
- La personnalité de la Reine Jeanne est extraite du livre "La Reine Jeanne de Naples et Provence - Histoire et Légendes", Louise Michel, Éditions TAC Motifs, 20 chemin de la Molière, 06530 Spéracèdes.
Bibliographie
[i] Laurent Fordant, « Tous les noms de famille de France et leur localisation en 1900 » Édition Marie odile Morin, 26 rue Paul Baruel, 75015 Paris – 1999.
[ii] Martin Aurell, Jean-Paul Boyer et Noël Coulet, La Provence au Moyen Âge, PUP édit. 2005, pp. 66-67 et 69.
[iii] Archives communales de Grasse, série AA 3, p. 193.
[iv] Archives communales de Grasse, série AA 4, 112 Actes de Raimond Bérenger V (1227), p. 221, 112 - 1227, 24 juillet (ind. 14).
[v] Joseph-Antoine Durbec, « Grasse. Histoire succincte, XIe-XVe siècles ». Annales de la Société Scientifique et littéraire de Cannes et de l’arrondissement de Grasse, t. XXII, année 1970.
[vi] Paul-Louis Malaussena, "Vie économique et sociale à Grasse aux environs des XIVe et XVe siècles" Provence Historique, t. XVIII, f. 72, avril 1968, p.277.
[vii] Thierry Pécout (dir.), Germain Butaud, Marc Bouiron, Philippe Jansen et Alain Venturini, L’enquête générale de Leopardo da Foligno en Provence orientale (avril-juin 1333), éd. CTHS 2008. B 1054 f° 11 (p. 72) et B 1054 f° 11 v° (p. 73).
[viii] Élisabeth Sauze, « Le nom de Roquebrune », Bulletin de la Société d’Études Scientifiques et Archéologiques de Draguignan et du Var, t. XL NS, 1999-2000, pp. 15-42.
[ix] Cartulaire de l’abbaye Saint-Victor de Marseille, B. Guérard, Paris 1857, N° 748.
[x] Marie-Jo Chiché-Aubrun. « Origine des seigneurs du comté de Fréjus dans le Haut Moyen Âge », Chroniques de Santa-Candie, Roquebrune-sur-Argens. N° 48 (non daté). p. 37.
[xi] Paul Sénéquier « Grasse » édité en 1896 pp 230/231, 346-349.
[xii] Céline Barbusse, Directrice des Archives communales de Grasse. Corr. Part.
[xiii] Gilette Gauthier-Ziegler, Histoire de Grasse au Moyen Âge, 1155-1482, Picard, 1935, p. 257.
[xiv] AD BdR, B 157, 1309-1310. Revenus Templiers de Ruou, Castrum de Rochabruna.
[xv] Joseph-Antoine Durbec, « Les Templiers dans les diocèses de Fréjus, Toulon et Riez. » Bulletin de la Société d’Études Scientifiques et Archéologiques de Draguignan et du Var, t. VIII NS, 1963, p. 99.
[xvi] Archives Communales de Grasse AA3 p. 245.
[xvii] Guillaume de Grasse et Louis Honoré, « À propos du droit des Grasse-Cabris sur les langues de bœuf à Grasse », Bulletin de la Société d’Études Scientifiques et Archéologiques de Draguignan et du Var, t. XXXVI, PV des Travaux, 1926-1927, pp. 12-13 et 36.
[xviii] Jean-François Régis, « Le vieux Revest », Chroniques de Santa-Candie, Roquebrune-sur-Argens, juin 1970, p. 30.
[xix] Thierry Pécout et coll., L’enquête..., op. cit., pp. 40 et 47.
[xx] Martin Aurell et coll., La Provence..., op. cit., p. 250.
[xxi] Louise Michel, « Histoire et Légendes », Éditions TAC Motifs, 20 chemin de la Molière, 06530 Spéracèdes.
[xxii] Archives communales de Grasse, série AA 3, p. 245.
[xxiii] Archives communales de Grasse, série AA 3, p. 203.
[xxiv]Me Jean Louis Jubert, notaire, Puget s/Argens AD Var 3 E 68/25 folio 31.
[xxv] AD Var 3 E 10/42 folio 7, notaire Bernardin Attanoux, Roquebrune s/Argens
[xxvi] Pierre Marie Pouahër, « Le 4e bataillon de volontaires du Var (1792-1795) » Bulletin de la Société d’Études Scientifiques et Archéologiques de Draguignan, t. XXXVI, 1926-1927, « Les bataillons des volontaires du Var [...] 1er, 2e, 3e » op. cit., t. XLI, 1936-1937, « Les bataillons [...] 4e à 10e », op. cit., t. XLII, 1938-1939.
[xxvii] Jacques Kryn, Le Petit Tambour d'Arcole, chez l'auteur, 84160 Cadenet (Vaucluse), imp. Rimbaud Cavaillon 1987, et J. Lucas-Dubreton, Soldats de Napoléon, Bibliothèque Napoléonienne, Tallandier, 1977.
[xxviii] Georges Gayol, « Vidauban et le coup d’état de 1851 ». Bulletin de la Société d’Études Scientifiques et Archéologiques de Draguignan et du Var, t. XXXIX NS, 1998, pp. 151-172. « Draguignan (Var) et le coup d’état du 2 décembre 1851 », op. cit., t. XLII, 2002, pp. 107-114.
[xxix] Noël Blache, L’insurrection du Var de 1851, édit. de 1853, réédit. Ch. Galfré, La Table Rase, 1983.
[xxx] Hippolyte Maquan, L’insurrection de 1851, Trois jours au pouvoir des insurgés..., H. Bernard imp., Draguignan 1853.
[xxxi] "Le Drame du Fort de Vaux", éditions "Editions Albin Michel. Paris 1935
[xxxii] Paul Castela, Université de Nice-Sophia-Antipolis, De Nikaïa à Acropolis, la mutation de Nice. Giletta 1988.
[xxxiii] Enzo Centri, commune de Gaiole (Italie), corr. part.
[xxxiv] Camille Enlart, Les monuments anciens de Boulogne et Pierre Heliot, Le Château de Boulogne.
[xxxv] Mme Munn-Coupin, Les Amateurs de Documents Anciens du Boulonnais, corr. part.
[xxxvi] Michel Vercaemst, Cercle Historique de Hallennes (Nord), corr. part.
[xxxvii] Marianne Mulon, Conservateur au Centre d'Onomastique, Direction des Archives de France, auteur de L'Onomastique française, corr. part.
[xxxviii] Paul Roux, Chroniques de Santa-Candie, Roquebrune-sur-Argens, Juin 1981.
[xxxix] Bernard Tanguy, historien, Université de Bretagne Occidentale à Brest, Centre de Recherches Bretonne et Celtique, VA 374 C.N.R.S., corr. part.
[xl]Antoine Vallet, « Les noms de personnes au Forez et confins aux XII, XIII, XIVemes siècles, Revue de l’Institut de Linguistique Romane de Lyon, 1961.
[xli] Renseignements fournis par Bernard Allavena de Roquebrune (aujourd’hui décédé), corr. Part.
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